Parmi la dizaine d’écrans d’épingles fabriqués par Alexeïeff et Parker entre les années 1930 et 1970, il n’en reste aujourd’hui que trois au monde encore fonctionnels. L’un d’eux, datant de 1937, a été prêté à l’ESAAT (Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Roubaix) durant 3 semaines.
Inventés par Alexandre Alexeïeff (graveur russe, 1901-1982) et Claire Parker (ingénieure américaine, 1906-1981), les écrans d’épingles sont des instruments utilisés pour réaliser des court-métrages d’animation, sur le principe de l’animation image par image (ou stop-motion). Le principe très particulier de l’écran d’épingles repose sur une trame de pointes traversant une surface blanche. Lorsqu’elles sont éclairées obliquement, ces pointes génèrent des ombres portées plus ou moins longues, selon leur saillie, donnant ainsi naissance à une image en relief. Cette image, d’une grande finesse, peut être créée à l’aide d’objets de toutes formes en enfonçant les épingles jusqu’à obtenir la tonalité de gris et la forme souhaitée. L’exact négatif de cette image est visible au verso.
Grâce à un partenariat avec le CNC/Patrimoine cinématographique de Paris et l’impulsion de la réalisatrice des Hauts-de-France, Justine Vuylsteker, l’ESAAT a eu la chance d’accueillir cet objet rare et historique du 17 mars au 4 avril 2025.
Cette résidence a pour objectif de permettre à cette jeune autrice, de réaliser, à partir des 400 000 épingles composant cet écran, les premières images de son nouveau court-métrage d’animation, produit par Bandini Films.
A noter que Justine n’en est pas à son 1er coup d’essai, puisque l’un de ses derniers court-métrages, Etreintes, réalisé en 2018, reposait déjà sur cette technique.
Contact : Jean-Pierre Denève – ESAAT – Roubaix – E-mail : jdeneve@orange.fr – Site web : www.esaat-roubaix.com/cinema-danimation/#formation-cinema-animation.