L’ADAV (centrale d’achat de programmes audiovisuels et multimédias réservée aux réseaux culturels et éducatifs) publie depuis quelques années des documents sur différents aspects du cinéma d’animation, sous forme d’affiches disponibles en version imprimée pour certaines, ou en fichier numérique pour les autres. Une façon de mettre en avant la diversité de l’animation que nous raconte Corisande Bonnin, directrice générale adjointe de l’ADAV.
1) Pouvez-vous nous présenter votre association ?
L’association a été créée en 1984 pour effectuer une mission d’études sur la mise en place de vidéothèques de prêts dans les médiathèques publiques. Celles-ci avaient déjà des livres, des disques… pourquoi pas des films ? Il fallait donc construire un modèle économique et juridique, déterminer les droits liés au support (c’était les débuts de la VHS), le prêt gratuit, la consultation sur place, ….
Très vite les médiathèques ont voulu constituer des collections. Tout aussi vite, la nécessité d’avoir une centrale d’achats via laquelle médiathèques et éditeurs pouvaient traiter ensemble s’est fait sentir. C’est comme cela que l’ADAV s’est transformée en centrale d’achats, fin 1985.
Aujourd’hui, l’objet de l’association reste la valorisation des films au sein des réseaux culturels et éducatifs – en satisfaisant aux besoins et aux demandes de ces réseaux. L’ADAV ne se contente pas de référencer les œuvres et de les diffuser. Elle les valorise par un important travail éditorial que nous partageons sur notre site internet, un magazine mensuel et une revue annuelle imprimée.
A ce jour, nous proposons environ 150 000 références : fiction, documentaire, jeune public. Tout ce qui est diffusé dans le secteur commercial mais nous avons aussi des milliers de références que l’on ne peut trouver que chez nous. Ce que l’on appelle la micro-édition : des supports directement fabriqués « à la demande » par les producteurs, les distributeurs ou les éditeurs. Ce sont des œuvres qui n’ont pas de viabilité économique dans les circuits de ventes dits « traditionnels ». Mais qui trouvent leur place à l’ADAV !
En 2005, avec la démocratisation économique des vidéoprojecteurs, les médiathèques ont commencé à vouloir projeter des films en séances non commerciales. Elles ont beaucoup sollicité les producteurs. Certains d’entre eux sont venus vers nous pour nous demander de gérer la location de ces droits. Nous avons pour cela créé une filiale : ADAVPROJECTIONS.
Nous avons bien évidemment également suivi les évolutions de la demande sur la VOD pour aboutir en 2009/2010 à une offre numérique, baptisée ADAVDIGITAL, avec un modèle totalement unique, identique à celui du support physique, avec l’acquisition de films à l’unité, sous forme de fichier, avec des droits associés à ce fichier pour une durée limitée.
Si pendant une certaine période, les structures ont pu parfois se cantonner au rôle de « banque de prêt », désormais ce sont des lieux qui accueillent de plus en plus de monde et notamment des « publics empêchés » : personnes migrantes, SDF, ados qui viennent faire leurs devoirs… Comme elles souhaitaient créer des passerelles entre lieu d’accueil et rôle culturel, nous avons pensé qu’il y avait quelque chose à faire autour d’une proposition d’animation culturelle. C’est ainsi qu’est née ADAVANIMATIONS qui propose des expositions sur les films, des ateliers pédagogiques autour des films, des conférences, et des films en réalité virtuelle (avec prêt possible de masques).
2) Depuis sa création, avez-vous pu observer des évolutions dans les attentes des différents publics ?
Ce sont souvent les évolutions techniques qui guident les évolutions de nos offres en fonction des attentes des structures et de leurs usagers. Nos « clients » varient selon les catalogues : principalement les médiathèques pour les DVD et la VOD mais aussi toute structure ayant vocation à constituer des collections pour des usages de prêt gratuit, ou consultation sur place. Nous pouvons aussi avoir des centres de formation, des centres de ressources… En fait ce sont les usages sur les films qui vont définir si une structure peut être cliente de l’ADAV.
Nous avons parfois des associations plus ciblées. Par exemple une association de défense des forêts qui va diffuser un film sur le sujet ou créer un évènement avec un film en réalité virtuelle… Le public est donc beaucoup plus large. Et c’était aussi la vocation de l’association que de nourrir d’autres types de structures.
Avec le resserrement des budgets, nous avons pu constater que l’intérêt des bibliothécaires qui achètent les DVD se recentre sur les nouveautés : cinéma de fiction, cinéma d’animation et les programmes pour les jeunes publics. Le documentaire est malheureusement plus en peine. Il y a aussi une évolution au niveau des sujets : les sujets de société sont très demandés, ceux touchant à l’art, quelques sujets historiques…
3) Vous proposez des affiches dédiées à l’histoire du cinéma. Après la fiction, c’est l’animation qui est à l’honneur. Pourquoi ce choix ?
Nous avons des relations « historiques » avec l’AFCA. Nous participons à la fête du cinéma d’animation depuis toujours. Nous en sommes un partenaire actif en créant des propositions spéciales, en lien depuis quelques années avec la thématique annuelle. Nous proposons également des remises spécifiques pour cet évènement que nous relayons par ailleurs dans tous nos outils de communication.
Nous réfléchissions depuis des années à comment valoriser encore plus le cinéma d’animation au sein de nos réseaux. Il était donc logique que nous nous y intéressions plus particulièrement, surtout dans nos missions pédagogiques. La création d’affiches autour du cinéma d’animation – sur le modèle de celles que nous avions déjà réalisées pour la fiction – s’est imposée très vite. Mais la concrétisation nous a pris du temps car nous ne savions pas comment les concevoir. C’est grâce à Cécile Noesser que nous avons trouvé une ligne éditoriale cohérente. Ces affiches sont de véritables outils de vulgarisation et ce n’est pas toujours facile de vulgariser !
4) Quels en sont les principaux thèmes ? A qui s’adressent-elles ? 
Nos affiches sont jointes à notre revue annuelle. Elles étaient envoyées gratuitement à tout notre réseau. Si la revue s’adresse directement aux bibliothécaires pour leurs acquisitions, les affiches, elles, sont à destination du grand public : elles ont vocation à être apposées sur les murs des structures d’accueil. Leur public va des ados aux séniors, en passant par les familles… Leur contenu doit donc être synthétique, accessible, mais en même temps pédagogique. Il faut que le lecteur apprenne des choses à leur lecture !
En animation, nous avions un projet de 10 affiches sur 5 ans – au rythme de 2 par an. Par souci d’économie, nous avons décidé de sortir chaque année une affiche en mode imprimé, et l’autre sous forme de fichier prêt à être imprimé.
A ce jour, nous avons déjà créé 6 affiches :
- Des inventions aux avant-garde,
- Le documentaire animé (pour l’année du documentaire en 2023),
- L’Animation japonaise (notre best-seller !),
- L’Age d’or du cartoon aux États-Unis,
- La France : Berceau de l’Animation (sortie l’an dernier)
- Et la dernière que nous venons de sortir sur l’Animation et la Bande dessinée.
Il nous reste à traiter : L’Animation de l’Est, une affiche « Spéciale États Unis », Les Films en image de synthèse et une dernière sur les Séries.
Toute la collection a été pensée et conçue par Cécile Noesser, en accord avec l’AFCA qui d’ailleurs met à disposition ces affiches sur son site. Si des écoles sont intéressées, nous pourrons bien évidemment leur en envoyer.

- D’autres projets liés à l’animation ?
Dans nos missions, nous devons nous intéresser à tous les genres ! Nous sommes particulièrement connus, même si ce genre se vend moins,
pour le documentaire. Mais l’animation, comme déjà évoqué, est un genre qui est très important pour nous et qui connaît de grands succès. Les séances de rattrapage pour des films qui n’auraient peut-être pas rencontré leur public en salle fonctionnent très bien. Tout comme la Fête de l’animation. Les expositions que nous pouvons proposer ont souvent comme sujet le cinéma d’animation qui, comme il est très visuel, se prête tout particulièrement à ce type de propositions avec parfois des dessins originaux. Les distributeurs peuvent aussi nous proposer des expositions autour des films qu’ils sortent. Nous essayons de construire des relations privilégiées avec beaucoup de distributeurs ou producteurs, ou des festivals. Nous participons par exemple depuis 3 ans maintenant au Little Film Festival.
Toutes ces relations avec les différents acteurs du secteur font que nous sommes toujours très présents dans le cinéma d’animation.
Contact : ADAV · 37 rue des Envierges – 75020 Paris – Tél : 01 43 49 10 02 – Site web : www.adav-assoc.com






